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DÉNOMBREMENT

1 - PRINCIPE ADDITIF

Définition

Soit A un ensemble fini . Le nombre d'éléments de A s'appelle le cardinal de A et est noté Card(A).

Propriété admise

Si A1, A2, ... An sont n ensembles deux à deux disjoints, alors :

Card(A1A2...An1An)=Card(A1)+Card(A2)+...+Card(An1)+Card(An)

Définition - Rappel

Si  AB=, on dit que les ensembles A et B sont disjoints.

Remarque

Si des ensembles forment une partition d'un autre ensemble, ils sont alors deux à deux disjoints.

Ainsi, si A est une partie d'un ensemble E, alors Card(A)=Card(E)Card(A)

Exemple : Combien y a-t-il de carrés sur la figure ci-dessous ?

On note E l'ensemble de tous ces carrés et A1, A2, A3 et A4 respectivement l'ensemble de ces carrés ayant pour côtés 1, 2, 3 et 4 carreaux.

Les sous-ensembles A1, A2, A3, A4 constituent une partition de E (puisqu'ils n'ont pas d'éléments en commun et que leur réunion est égale à E).

D'après le principe additif, on a :

Card(E)=Card(A1)+Card(A2)+Card(A3)+Card(A4)=16+9+4+1=30

Remarque

Si A et B sont quelconques (c'est-à-dire pas nécessairement disjoints), alors :

Card(AB)=Card(A)+Card(B)Card(AB)

2 - PRODUIT CARTÉSIEN

Définition

Soit A et B deux ensembles finis et non vides.

Le produit cartésien de A par B noté A×B est l'ensemble des couples (x;y) formés d'un élément x de A suivi d'un élément y de B.

On définit de la même façon le produit cartésien de 3,4,...,n ensembles.

Ce qui consiste à distribuer tous les éléments de A par rapport à chaque élément de B.

On peut écrire : A×B={(x;y)|xAetyB}

Exemple : Soit A={1;2;3} et B={a;b}.

On a A×B={(1;a);(2;a);(3;a);(1;b);(2;b);(3;b)} et B×A={(a,1);(a;2);(a;3);(b,1);(b;2);(b;3)}

Remarques

  • A×BB×A : l'ordre d'un produit cartésien est important

  • Si A= ou B=, alors A×B=

  • Le produit d'un ensemble infini par un ensemble infini est infini. (R×R=R2 représente l'ensemble de tous les couples de nombres réels)

Définition

Soit A est un ensemble fini et non vide et k est un entier naturel non nul.

On note :

Ak=A×A××A (k facteurs)

Les éléments de Ak sont des couples, des triplets, des quadruplets...

De façon générale, on parle de  k-uplet (ou k-listes) ordonnés.

Les coordonnées dans le plan ou dans l'espace offrent de bons exemples d'emploi.

Exemple: On dispose de trois dés tétraédriques (un bleu, un rouge, un jaune) dont les faces sont marquées de 1 à 4.

On jette les trois dés et on note dans l'ordre le résultat obtenu sur le dé bleu, puis rouge, puis jaune.

Si A={1;2;3;4} alors , A3 est l'ensemble de tous les résultats possibles.

3 - PRINCIPE MULTIPLICATIF

Propriétés

  • Soit A et B deux ensembles finis et non vides . On a alors Card(A×B)=Card(A)×Card(B).

  • Soit A un ensemble fini et non vide et k un entier naturel non nul. Si Card(A)=n, alors Card(Ak)=nk.

Résultat immédiat en utilisant la distributivité

Exemple: On reprend l'exemple précédent.

Card(A3)=43=64

Il y a donc 64 résultats possibles pour l'expérience envisagée.

Dans la pratique, ce principe s'applique souvent en utilisant un schéma à cases :

Si une situation comporte k étapes offrant respectivement n1, n2,... ,nk possibilités alors le nombre total d'issues est :

n1×n2××nk

Exemple: Un code comporte deux lettres distinctes suivies d'un chiffre non nul. Combien peut-on former de codes distincts ?

D'après le principe multiplicatif, on a :

Lettre 1 Lettre 2 Chiffre
26 25 10

Exemple: Nombre de parties d'un ensemble à n éléments (Exemple à connaître)

Soit A un ensemble tel que Card(A)=n . Combien de parties différentes contient A ?

Il suffit pour chaque élément de se poser la question appartient-il ( noté 1 ) ou non ( noté 0 ) à la partie choisie.

D'après le principe multiplicatif, on a :

Élément 1 Élément 2 ... Élément n
2 2 ... 2

2×2××2=2n

On peut aussi faire l'analogie avec le nombre d'entiers écrits en binaire sur n bits:

1010...001nbits

4 - ARRANGEMENTS ET PERMUTATIONS

Définition

Soit un ensemble A de cardinal n et un entier kn.

Un arrangement de k éléments choisis parmi n est un k-uplet d'éléments distincts de A.

Exemple : Soit un ensemble A={1;2;3;4;5;6}

Un arrangement de 3 éléments de A sera par exemple (1;4;2) ou (1;6;3).

(1;4;4) n'est pas un arrangement, c'est un 3-uplet (un triplet) dont les éléments qui le composent ne sont pas distincts.

Propriété

Soit un ensemble A de cardinal n et un entier kn.

Le nombre d'arrangements de k éléments de A est :

n×(n1)×...×(nk+1)

On le note Ank.

Ank est le produit de k entiers consécutifs décroissants à partir de n.

Preuve :

Ce résultat se montre facilement avec un schéma à cases :

D'après le principe multiplicatif, si on compte le nombre de possibilités pour chaque élément, on a :

Élément 1 Élément 2 ... Élément k
n n1 ... nk+1

Exemple : A83=8×7×6=336

Remarque

On utilise les arrangements en cas de choix successifs de p éléments pris parmi n, sans répétition.

Définition

Soit un ensemble A de cardinal n.

Une permutation de A est un arrangement de E ayant n éléments.

Exemple : Soit un ensemble A={1;2;3;4;5;6}

(1;3;2;6;5;4) et (6;5;4;2;1;3) sont deux permutations de A.

Définition

On note n! (lire « factorielle n » ) le produit des n premiers entiers naturels non nuls.

Par convention, on pose 0!=1.

On a alors Ank=n!(nk)!

Propriété

Soit un ensemble A de cardinal n.

Le nombre de permutations de A est n!.

Immédiat, car une permutation est un arrangement de A ayant n éléments.

Remarques

On utilise les permutations dans les cas où on veut ordonner tous les éléments d'un ensemble sans répétition.

5 - COMBINAISONS

Définition

Soit A un ensemble de cardinal n.

Une partie à k éléments de A est une combinaison de k éléments de A.

Exemple : Soit un ensemble A={1;2;3;4;5;6}

{2;5;6} et {1;4;5} sont deux combinaisons à 3 éléments de A.

Remarque

Le fait d'utiliser des accolades signifie que l'ordre d'écriture n'est pas important.

Propriété

Soit un ensemble A de cardinal n et un entier kn.

Le nombre de combinaisons de k éléments de A est :

n×(n1)××(nk+1)k!=n!(nk)!k!

On le note (nk) (notation que nous utiliserons) ou parfois Cnk.

(nk) se lit " k parmi n ".

On l'appelle coefficient binomial.

Preuve :

Dénombrons les arrangements de k éléments d'un ensemble fini A de cardinal n.

Un arrangement est caractérisé par :

  • Le choix d'une partie de A à k éléments (il y a (nk) choix de telles parties)

  • La façon d'ordonner les k éléments de la partie choisie ( il y a k! façons)

On en déduit que : Ank=k!(nk)(nk)=Ankk!

Exemple : Soit un ensemble A={1;2;3;4;5;6}

Il y a (63)=6!3!3!=20 combinaisons à 3 éléments de A.

Remarques

L'ensemble des parties d'un ensemble A à n éléments est constitué des parties à 0 élément, 1 élément, 2 éléments, ..., n éléments.

Ainsi le nombre de parties de A est k=0n(nk). Or nous avons déjà vu que le nombre de parties de A est 2n.

On en déduit que k=0n(nk)=2n

Propriété

  • Pour tout entier naturel n, et pour tout entier k tel que 0kn, on a : (nk)=(nnk)

  • De plus, si n1 et 1kn1 , alors : (n+1k+1)=(nk)+(nk+1)

Preuve : deuxième point exigible

Pour chacune de ces propriétés, deux démonstrations sont proposées : une démonstration par le calcul et une démonstration par une méthode combinatoire.

Démonstration par une méthode combinatoire :

(nk) représente le nombre parties de k éléments d'un ensemble A à n éléments.

Or, à chaque partie on peut associer de façon unique une autre partie : son complémentaire.

Et le complémentaire d'une partie à k éléments comporte nk éléments.

Donc dénombrer les parties à k éléments revient à dénombrer les parties complémentaires à nk éléments et il y en a (nnk).

Démonstration par le calcul :

(nnk)=n!(nk)!(n(nk))!=n!(nk)!k!=(nk)

Démonstration par une méthode combinatoire :

Soit A un ensemble à n+1 éléments avec n1.

Soit a un élément fixé de A. Remarquons que les parties à k+1 éléments de A se partagent en deux catégories :

  • celles ne contenant pas a (il y en (nk+1) ), car fabriquer une telle partie revient à choisir k+1 éléments parmi n.

  • celles contenant a (il y en a (nk) ), car fabriquer une telle partie revient à choisir k éléments parmi n.

Or ces deux catégories constituent une partition de l'ensemble des parties à k éléments de A.

D'après le principe additif, on a donc : (n+1k+1)=(nk)+(nk+1)

Démonstration par le calcul :

(nk)+(nk+1)=n!k!(nk)!+n!(k+1)!(nk1)!

(nk)+(nk+1)=(n+1)!(k+1)!(nk)!×(k+1n+1+nkn+1)

(nk)+(nk+1)=(n+1)!(k+1)!(nk)!×n+1n+1

(nk)+(nk+1)=(n+1)!(k+1)!(nk)!

(nk)+(nk+1)=(n+1)!(k+1)!(n+1(k+1))!

(nk)+(nk+1)=(n+1k+1)

6 - TRIANGLE DE PASCAL

La deuxième formule permet de calculer les nombres (nk) de proche en proche en formant le tableau suivant appelé triangle de Pascal.

  • (nk) n'est différent de 0 que pour kn ; on ne remplit donc pas les cases situées au-dessus de la diagonale.

  • Tous les nombres de la diagonale sont obtenus en utilisant le résultat (nn)=1.

  • Tous les nombres de la première colonne sont obtenus en utilisant la formule (n0)=1.

  • Tous les autres nombres sont obtenus en utilisant le résultat :

    « Tout nombre du tableau est la somme du nombre placé au-dessus de lui et du nombre précédant ce dernier dans le tableau »

    ou encore :

    (n+1k+1)=(nk)+(nk+1)